Origine de l’échoppe bordelaise

Origine de l'échoppe bordelaise

L’échoppe aujourd’hui qualifiée de « bordelaise » trouve son origine lointaine dans les pays du pourtour de la mer Méditerranée. 

Une construction originelle d’usage métier

Largement répandue sous l’Antiquité autour du bassin méditerranéen, l’échoppe est à l’origine un local commercial ou artisanal :

  • côté rue, les produits étaient exposés et vendus,
  • à l’arrière : l’atelier de l’artisan ou « l’entrepôt » du commerçant.

Construction simple et sommaire, ce simple local évolue au Moyen Age en un type de bâtisse à double fonction. Il rassemble ainsi en un seul lieu les activités domestiques et commerciales ou artisanales (« choppa »).

A cette époque, le nombre d’échoppes augmente dans un Bordeaux ceint de remparts, à la faveur d’un essor économique et démographique lié au commerce du vin.

Puis la pierre remplace progressivement le bois.

L’échoppe comme habitat

A partir du XVIIe siècle, l’échoppe tend à désigner un type de bâtiment urbain, simple et modeste. Une construction en dur, mêle cette fois activité professionnelle en rez-de-chaussée et habitat à l’étage.

Au XVIIIe siècle, son architecture s’étend peu à peu aux petites maisons pour ouvriers, le plus souvent louées par l’aristocratie, le clergé ou la bourgeoisie.

Le XIXe siècle et sa révolution industrielle marquent un véritable tournant pour l’histoire urbaine de Bordeaux. De fait, La pénibilité et la mécanisation des travaux agricoles entrainent l’exode rural. Les nouveaux besoins de main d’œuvre des villes (industrie, administration, services) favorisent un fort essor démographique à Bordeaux. Ainsi, cette époque voit encore s’intensifier la construction d’échoppes, pour répondre à l’intense demande de logements modestes.

A cette époque, le tissu urbain de Bordeaux présente un centre étendu et dense, avec des artères bordées de maisons. En périphérie, « la campagne » où se côtoient petits domaines d’agrément ou viticoles et grandes propriétés, lieux de villégiature et de fêtes de la haute société bordelaise.

Bordeaux se structure progressivement

La ceinture des boulevards

Face aux constructions anarchiques des années 1850, la municipalité reprend la main pour rationaliser et maîtriser le bâti. La ceinture des boulevards apparaît. Cette nouvelle voie est attractive : les prix de l’immobilier augmentent et « l’immobilier neuf » bat son plein. La spéculation aussi.

Les propriétés situées entre les grandes avenues de la ville sont démembrées. Tout au long du XIXe, de plus petites voies sont ainsi tracées perpendiculairement « en barreaux ». Des maisons plus modestes, à destination de la population ouvrière et de la petite classe moyenne, vont les investir.

Les nouveaux quartiers

L’étalement urbain continue et l’échoppe bordelaise se développe dans le dernier quart du XIXe siècle au-delà des boulevards :

  • Au sud à Talence et Bègles, grâce à la présence des industries et ses emplois,
  • À l’ouest au Bouscat, Caudéran et Saint-Augustin, avec une l’occupation d’une population plus bourgeoise, attirée par les parcs et les jardins.

Dans Bordeaux intra boulevards, des quartiers entiers voient le jour : Croix blanche, Ornano, Tondu, Saint Genès. Ainsi de 1850 à 1914, il s’édifie plus de 9000 échoppes.

La construction des échoppes va s’arrêter progressivement à partir des années 1930, à la faveur de l’habitat collectif et des nouvelles techniques de construction.

Découvrez tous nos articles sur l’architecture typique de l’agglomération bordelaise :

Compare listings

Comparer